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    Tout ce que j'avais vu durant ce jour, m'apparaissait comme magique. Je
    n'avais jamais savouré une rêverie avec autant de plaisir. Parce que je
    savais que cette fois-ci, elle se concrétiserait. L'impression de
    toucher les rêves du bout des doigts. C'était une métaphore qui prenait
    vie ; chaque kilomètre que nous parcourions me ramenait dans
    l'existence, m'ancrait vers le futur, vers mon destin ; ce destin que
    j'avais choisi, que je contrôlais.

    Nous traversâmes beaucoup de paysages. Les régions se succédant, emportant
    ou apportant les nuages qui nourrissent aujourd'hui encore mes visions.
    En une journée, je vis plus qu'en dix neuf ans. Je ne me trouvais point
    habitée par cette impatience incommodante, car je sentais que le but se
    rapprochait chaque minute inexorablement. Tout
    cela avait un air de vacances. Des vacances interminables. Définitives.
    Tout cela fut si extraordinaire, que je crus fantasmer. Comme la vie
    pouvait sembler si facile !

    J'ai voyagé, j'ai traversé toute la France, je L'ais rejoins. La plus belle
    expérience ; la plus troublante. J'ai rejoins le bonheur. J'ai agis. Je
    me suis arrachée à ces chaînes blessantes ; j'ai jaillis hors de ce
    gouffre stagnant. J'étais oiseau emplis de liberté, jeune fille pleine
    d'ambitions, enfant les yeux inondés de rêves. Tout défilait et je
    réalisais ce que je m'étais promis depuis des années, ce que j'avais
    prédis tous les matins lors des plus sombres périodes : un jour, je
    prendrais la route, et je changerais de vie...

    Je réalise à quel point j'approche, je caresse, le bonheur. Dans cette
    existence que je considérais comme ratée, la chance qui m'a été donnée.
    L'impression que tout a été prévu...

    Je voudrais tellement écrire encore sur ce jour, qui me conduisit dans la vie... A ma Vie...


    Photographie: Gothundead



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        C'est comme après une triste constatation, une sombre réalisation ; je sens mon âme vidée, déchue. Milles pensées se rencontrent et s'éloignent les unes des autres, l'harmonie troublée, le regard perdu au loin. Je me verrais courir dans ces champs que le train me présente tous les jours. Je me verrais sauter et peindre des fantasmes qui ne vivront jamais ailleurs que dans mon esprit malade. La maison, perdue à l'orée de la forêt, je l'entrevois en songe, bordée d'étranges fantaisies, et sous les arbres je m'enfonce tandis que les oiseaux descendent du ciel. Il se succéderait une pluie si violente mais chaude, qu'elle me rappellerait celles de l'année 1998, et je retrouverais alors peut être toute l'insouciance qui m'a quitté depuis ce temps là. Et je voudrais courir, courir si fort que je ne sentais plus mes jambes, ni mon souffle, lorsque mon corps se dérobant, mettrait fin à cette folie. Et j'ouvrirais les pages d'un roman pour me fondre entre les lignes...


    Si je me trouvais enfermée dans un cloître, j'élèverais alors mon âme si haut vers les cieux que ni soleil, ni lune, ne me détournerait de cette extase. Je parviendrais à quitter le monde matériel pour voguer illusoirement là où je ne suis pas. Ce vertige deviendrait habituel et remplacerait les battements sourds de mon cœur, la douleur malsaine qui m'assaille. Je suis en proie à un lyrisme contenu et désenchanté, qui se meurt peu à peu, et que je contemple froidement sans chercher à la sauver, parce que j'ai compris qu'il ne faisait point parti de ce monde. Que pour survivre mieux vaut devenir automate et se fondre dans la foule, dans la société, dans le mode d'existence imposé. Mieux vaut s'annihiler, annihiler ses rêves, ses désirs, ses aspirations et ses ambitions. La religion propose une bien douce consolation en affirmant que nous ne sommes sur terre que pour souffrir, qu'un monde meilleur nous attend là haut...


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    Qu'attendre
    de ce monde, de ces jours ? De ce ciel qui lentement s'efface et se
    colore ? Ce que je crois être mon idéal serait de fuir ce monde, et de
    m'enfermer dans un univers si clos que je me trouverais hors du chemin.
    Un univers constitué de romantisme, de multiples photographies
    accrochées aux murs, de nature et de silence. La foule, ainsi que ce
    que propose cette société s'avère bien trop éloigné de mes besoins.
    Plus que jamais, je rêve d'autarcie, de solitude. De perdition, peut
    être. Je me suis souvent demandé si ce désir de solitude n'exprimait
    point en réalité désir de mort, puisque tout devient feutré, autre,
    ailleurs. La solitude est l'ailleurs que l'humain de peut construire
    concrètement en dehors de son esprit. La fuite. La sérénité. Elle ne
    représente pas véritablement le fait d'être seul, mais plutôt de vivre
    dans une société où le nombre d'individus se trouverait extrêmement
    réduit. Et où surtout, il serait possible d'organiser son temps comme
    on le désire. Au quotidien, nous côtoyons plus souvent des inconnus ou
    visages qui nous sont neutres, que ceux que nous aimons. Et puis
    viendra le jour où notre cœur cessera à jamais de battre, et notre
    corps sera enseveli sous terre. Sous le bruit, l'agitation ; sous les
    villes, les pas humains. Alors, peut être faudra-t-il se retourner et
    se demander à quoi aura servi cette existence ? Je
    n'aurais point été fière de mon existence si j'avais réalisé une œuvre
    qui m'aurait apporté gloire et argent. J'exècre ces désirs. L'idéal
    d'une vie se résumerait à la consacrer à ce qui nous tient le plus à
    cœur, à réaliser notre projet librement, tel qu'il soit, à disposer
    finalement de sa vie.


    Photo: mai 2006


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  • Biblis (1884)


          William Bouguereau (1825- 1905), peintre français, s'interessait à la mythologie grecque et aimait à représenter des scènes tant allégoriques, idylliques, que réalistes. Ses tableaux romantiques représentent majoritairement des jeunes filles, scènes champêtres familiales, parfois enfantines(Jeune fille aux oies, Deux soeurs... ), ou plus surréalistes, inspirées de la religion (Dante et Virgile en Enfer, Le printemps) , sentiments d'amours, mêlés de mythologie (Elegy, Jeune fille se défendant contre Eros..).  


    Ayant découvert depuis quelques temps déjà ces magnifiques peintures, je tenais à vous les faire partager. J'aime la sensualité des corps, l'atmosphère fraîche et douce, et les sentiments purs qui émanent de ces oeuvres. En voici quelques unes:



    Return of the Spring (1886)

     


    Compassion (1897)

      


     

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         J'aimerais être pleine de musique. Pleins d'une joyeuse musique, qui pousse à l'inspiration divine. Devenir extase pure, par tous les moyens, chercher cette élévation qui me conduira hors de la Terre, hors du monde. Cherche au plus profond de moi-même et m'enivrer de plaisirs spirituels intenses au point de perdre toute notion, tout contrôle, et n'exister plus que par vertiges, par ascension irrésistible vers un univers prenant, dévorant, envoûtant, plein de fantaisies, de chaleurs, de libertés. Je pourrais dépeindre ce long voyage plutôt que de le vivre et ne point chercher à la comprendre, mais seulement ressentir ce qu'il procure à mon corps. Je voudrais entraîner celui-ci aussi loin que mon esprit me le permet, je voudrais lui faire franchir toutes les barrières possibles afin qu'il ne noie dans un espace intermédiaire, indéchiffrable, empli de songes où nul ne peut pénétrer, excepté ceux qui y sont conviés. Je m'entourerais d'extase permanente et le monde diminuerait  il ne subsisterait plus de ce quotidien, de cette existence que les souvenirs des prémices de cette élévation. Je suis brume, assoiffée de culture, de curiosités et de sensations. Mais je rêve cependant d'être entièrement possédée, d'abandonner mon corps, de le Lui abandonner. Il me paraît difficile de côtoyer sans cesse milles âmes dont les regards semblent si anonymes, dont l'existence me laisse pleine d'indifférence.


         Cette bestialité qui combat la douceur se réveille. J'attends la violence, et je la crains. Je flotterais au dessus de ce chaos pour contempler uniquement des ravages, des ravages reflétant ce qui se cache dans mon esprit. Peut être s'imprimeront-ils sur mon corps ? Que l'extase le submerge alors ! Abandonner ce que je suis pour devenir brume céleste, c'est ainsi que je pourrais transcrire mon vœux actuel, mon état d'esprit présent. Je sens mon cœur battre furieusement, comme s'il voulait se délivrer de ma poitrine. Et me voilà envahie d'une profonde chaleur, les prunelles brillantes, j'imagine, l'ascension commence. Où vais-je ? Que deviendrais-je ? Ces questions restent sans réponse et ne paraissent plus importantes car quelque soit le destin, je sens en mon esprit qu'il paraît magnifique. Et la musique m'envahit encore. Si seulement je pouvais devenir comme ces accords, ces voix...

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    «  Mon vouloir suprême, cette volonté persistante, qui me consume et m'épuise, serait de ne jamais revenir des états musicaux, de vivre exalté, ensorcelé et éperdu dans une ivresse de mélodies, dans une ébriété de sonorités divines, d'être moi-même une musique des sphères, une explosion de vibrations, un chant cosmique, d'essor en spirale de résonances. »


    Cioran, Le livres des Leurres


     


     


    Pour illustrer cet article, j'ai choisis premièrement une photographie de la cathédrale Saint Etienne de Toulouse, parce que c'est en son sein qu'il m'est arrivé parfois de ressentir autrefois une telle extase, face à la grandeur et à la beauté de ce monument intemporel et hors du monde moderne... La seconde photo me plaît par la beauté du jeu de lumière, et l'impression d'elevation qu'elle suggère.


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